ESAT La Colagne

Une semaine très active pour la SEEPH 2022 (suite)

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C’est ensuite au Pôle Travail et habitat inclusif que les manifestations se sont enchaînées avec, pour commencer, le lancement de la pépinière.

Projet multi-partenarial, financé par la MSA et l’Etat, la pépinière sera à la fois une nouvelle activité pour les personnes en situation de handicap et un véritable enjeu territorial.

En effet, le projet répond à un besoin réel et clairement identifié en terme de plants de plantes aromatiques, médicinales et à parfum, en lien avec le projet Plantes et Santé, lancé par le PETR du Gévaudan, mais aussi en terme de plants d’arbres, d’essence locale. C’est


Nono : un petit robot, un grand apport pour le bien-être des travailleurs.

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Nono : un petit robot, un grand apport pour le bien-être des travailleurs.

Parti d’une réflexion amorcée il y a 3 ans, un projet d’envergure vient de se concrétiser à l’ESAT La Colagne-Pôle Bois : l’installation d’un robot de manutention à l’atelier de fabrication des palettes.

L’atelier palettes est composé d’une équipe d’une quinzaine de travailleurs encadrés par 2 moniteurs d’ateliers qui assurent chaque jour la production de plus de 600 palettes. Si les lignes de production se sont largement automatisées au cours des dernières années (l’assemblage, le cloutage …), la manutention, elle, restait totalement manuelle. Une fois la palette réalisée, l’empilage se faisait à la main. Eric Paulet et Staphane Bollereaux les deux moniteurs d’ateliers faisaient tourner 7 à 8 personnes sur des ½ journées au vue de la pénibilité de ce poste. D’après leur calcul, un travailleur était amené à transporter près de 7 tonnes par ½ journée !

Début septembre un robot de manutention pour l’empilage des palettes a été accueilli avec la plus grande satisfaction par toute l’équipe. Ils l’ont même déjà baptisé « Nono, le petit robot ». Ce nouvel équipement participe à la modernisation de l’atelier et donc à son attractivité. Olivier Delsarte, Chef d’atelier revient sur les objectifs de cet investissement de près de 300 000€, financé notamment par l’Europe, la Région Occitanie et le Département. « L’enjeu n’était pas de gagner en productivité mais vraiment d’améliorer la qualité de vie au travail. » Le but était de travailler sur ce poste à pénibilité et haute fatigabilité afin de supprimer ou du moins d’éviter au maximum toutes les problématiques de Troubles Musculo Squelettiques (TMS). De plus cela rationnalise les prises de postes sur la chaine de production. En effet, le transport de ces palettes lourdes et volumineuses engendrait des déséquilibres car certaines personnes n’avaient pas les capacités physiques pour assurer cette manutention. « L’installation du robot va fortement diminuer la fatigabilité et homogénéiser les passages sur chaque poste. » explique les moniteurs d’atelier.

Le système a été complètement conçu sur mesure par l’entreprise PROMALYON, un des spécialistes français de la robotique. Pour eux, un robot de cette envergure est une première. Ils ont même créé un outil spécifique « le retourneur » qui, comme son nom l’indique, permet de retourner la palette. L’outil a été conçu en collaboration avec les équipes : le chef d’atelier, le magasinier, les équipes de maintenance, les moniteurs d’ateliers. « Ils ont bien cerné nos besoins et nos attentes » expliquent ces derniers « et même nous, on ne s’attendait pas à une telle réussite ! »

Autre avantage : la montée en compétences. Désormais de nouvelles personnes vont pouvoir se former à l’utilisation des transpalettes ou gerbeur électrique pour assurer l’évacuation des piles de palettes vers les lieux de stockage. Cette mécanisation va ouvrir l’équipe à de nouveaux métiers.

Pour Jean-Pierre Boyer, travailleur en situtaion de handicap,  « Ça c’est l’avenir ! Dans toutes les usines il y a des machines comme ça. » En effet dans une logique d’inclusion, ce type d’équipement permet de se rapprocher parfaitement (en mieux parfois …) de ce que l’on peut retrouver chez la plupart des industriels. De sorte à ce que l’intégration soit facilitée pour tout travailleurs qui intègrerait le monde ordinaire.

Et toujours Jean Pierre Boyer de résumer tout l’intérêt du projet « Depuis 14 ans que je suis à l’atelier palette, j’étais régulièrement à l’empilage. Ce robot range les palettes mieux que nous. C’est plus droit. Pour nous maintenant c’est moins fatiguant. On ne force plus sur le dos. »

Une belle évolution pour cet atelier qu’un petit robot contribue à faire bien grandir.


Une nouvelle activité à l'atelier Apicole

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Après une saison 2018 bien remplie, et correcte en terme de production de miel, l'équipe de l'atelier d'apiculture de l'ESAT La Colagne, n'a pas eu beaucoup de temps pour souffler. En effet nous avons mis en place un nouvel atelier en lien avec l'abeille et l'apiculture, autour de la transformation de la cire.

Lors de l'extraction du miel, l'apiculteur doit ouvrir les alvéoles des cadres de récolte, grâce à un couteau spécial, afin d'en faire couler le miel. Cette opération consiste à enlever l'opercule de cire qui protège le miel de l'extérieur, comme si l'on ouvrait une boite de conserve. Cet opercule est constitué d'une cire, produite par les abeilles au cours de l'année, qui est ensuite séparée du miel par décantation et centrifugation. La cire une fois essorée est stockée en récipient étanche et mise en réserve en vue de sa transformation.

 

Désoperculation des cadres de miel au couteau, les opercules de cire en blanc seront ensuite laissés à égoutter dans le bac en dessous.

 

 

cire7Essorage dela cire en centriuge.

A partir de la fin de l'automne, quand tout est en ordre dans les ruchers, cette cire est fondue grâce à une chaudière, et coulée en blocs, qui sont mis à refroidir de manière lente, afin d'obtenir une décantation des impuretés. La cire ayant une densité faible (elle flotte sur l'eau), les divers résidus s'accumulent au fond du moule.

Ensuite les blocs nettoyés de leurs impuretés sont mis à fondre dans un fondoir à bain d'huile (la cire fond dès 63°C), et la température optimum pour travailler cette cire est d'environ 82°C. Une fois cette température atteinte, l'opérateur(trice) puise une louche de cire chaude, soit environ 100 gr, et réparti(e) celle-ci dans un gaufrier, afin de réaliser une feuille de cire gaufrée.

Le gaufrier se compose de deux matrices en silicone qui impriment le fond des alvéoles après pressage du couvercle sur le plan fixe. De l'eau froide circule dans le moule afin de faciliter la cristallisation de la cire. Cette technique est identique à la réalisation des gaufres que nous mangeons, sauf qu'il ne s'agit pas d'une cuisson, mais d'un refroidissement.

cire6 Répartition dela cire chaude dans le gaufrier.

cire5 Gaufrier fermé. L'excédent de cire est gratté à la spatule et refroidi dan sun bac à eau.

 

Après 30 seconde de refroidissement, le moule est ouvert, et la feuille refroidie est décollée, puis retaillée aux dimensions voulues.

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cire2 Découpe des feuilles, grâce à une forme et une roulette à pizza.

cire1 Les feuilles de cire sont ensuite conditionnées en paquet de 5 kg.

 

Les feuilles de cire gaufrée ont révolutionné l'apiculture dès le XIXème siècle, permettant ainsi à l'apiculteur de visiter la ruche et d'accéder au coeur de celle-ci. En effet, une fois la gaufre fixée sur un cadre en bois, l'apiculteur peut à loisir sortir les cadres de la ruche, sur lesquels les abeilles s'installent, afin d'en contrôler la ponte et les réserves de nourriture.

L'abeille se débrouille très bien sans l'homme pour construire ses propres rayons de cire, mais afin de faciliter son travail, l'apiculteur donne à l'abeille un plan de construction (la feuille de cire gaufrée) que les abeilles étirent et bâtissent, jusqu'à l'obtention des alvéoles. Cela représente une économie d'énergie considérable à l'abeille.

La cire représente une matière précieuse pour l'apiculteur, et un coût certain, sachant qu'il est indispensable de renouveler 2 ou 3 cadres tous les ans par ruche. De plus les cires du commerce présentent souvent des contaminations chimiques de toutes sortes qui peuvent nuire à la colonie d'abeille (la cire est un corps gras qui fixe les molécules chimiques).

C'est pourquoi ce nouvel atelier prend tout son sens, afin de proposer une prestation personnalisée à l'ensemble des apiculteurs locaux, professionnels ou amateurs. Ceux-ci récupèrent leurs feuilles de cire gaufrée réalisées avec leur propre lot de cire d'opercule. Chaque lot est personnalisé, et aucun mélange n'est effectué. Nous pouvons ainsi offrir cette prestation dès 5 kg de cire, ce qui est impossible auprès des grands ciriers.

Cette activité saisonnière, de fin octobre à mi avril, prend le relai de l'activité aux ruchers, permettant ainsi aux travailleurs et travailleuses de l'atelier d'apiculture d'être mobilisé(e)s toute l'année. Cette année test nous a permis de nous faire la main, et de bien régler le procédé. Nous avons transformé environ 800 kg de cire, et nous espérons pouvoir réaliser le double l'année prochaine.

Le printemps arrive et les derniers lots de cire sont en train d'être réalisés.

Ll'équipe est prête à reprendre le chemin des ruchers.

Berthoulat Damien, 8 avril 2019


Lutter contre les chenilles processionnaires

 

L'ESAT La Colagne (pôle bois) a répondu à un appel d'offre du Département de la Lozère qui cherchait un prestataire capable de fabriquer des nichoirs pour abriter les mésanges charbonnières et les mésanges bleues, principales prédatrices des chenilles processionnaires de pins, ainsi que des abris à chauve-souris, qui chassent les papillons de nuit et aures insectes.

L'établissement a été contacté courant de l'automne 2018 pour étudier la faisabilité des nichoirs sur le délai imparti, puisqu'il fallait absolument une livraison pour début février 2019.

L'ESAT a proposé des prototypes avec numérotation de chaque nichoir et sérigraphiés au logo du Département pour assurer le suivi géographique de chaque pièce.

L'établissement a finalement proposé le meilleur rapport qualité prix et a remporté l'appel d'offre.

L'ESAT a fabriqué, au total, 150 nichoirs à mésanges charbonnières, 150 nichoirs à mésanges bleues et 200 nichoirs à chauve-souris.


Fin de saison pour l'atelier d'apiculture

Ca y est l'atelier d'apiculture entre en hivernage après une belle et bonne saison. Cette année 2017 aura démarré en fanfare avec des colonies très fortes dès le mois de mars, et qui plus est nous n'avons eu aucune perte. Ensuite les aléas climatiques ont grandement contrarié la poursuite normale de la saison (gel intense fin avril, vent du nord et sècheresse estivale) mais en apiculture il faut savoir composer avec la météo.

Nous avons malgré tout pu développer notre cheptel, par l'acquisition de 40 ruches supplémentaires, et par division de nos propres ruches. Ainsi nous hivernons cette année 150 colonies, contre les 80 de l'année dernière.

Nous avons également optimisé notre implantation sur le territoire, en trouvant des ruchers sur des secteurs variés, offrant ainsi une diversité de sources florales. La transhumance d'une partie des ruches, sur le plateau de l'Aubrac et la Haute Margeride, est venue compléter le panel des miels, et a permis à certains ruchers d'éviter la famine estivale (notamment pour celles du Causse).

La récolte du miel de pissenlit a ouvert la saison, et la miellerie a repris sa pleine activité. Malgré la sècheresse de juin nos ruchers du Causse de Sauveterre ont donné un miel clair, et plutôt rare cette année, tandis que les ruches de la vallée du Lot et des contreforts de l'Aubrac produisaient un miel sombre, riche en miellat (déjections sucrées des pucerons que transforment en miel les abeilles). Ensuite certains ruchers ont pris de la hauteur, en Aubrac et en Margeride, pour le miel de montagne et la bruyère callune.

Au final avec une centaine de ruches en production, et malgré des conditions climatiques difficiles, nous avons obtenu un bon résultat, soit 1800 kg de miel. Notre secteur de Lozère tire bien son épingle du jeu. Malheureusement bon nombre de nos collègues apiculteurs français ont encore une fois vécu une mauvaise année avec une très faible production.

Une grande partie de ce miel a été acheté par Bienmanger.com, qui nous a aussi confié une activité de sous-traitance du miel, par la mise en pot de miel acheté à d'autres apiculteurs. La mise en place de la vente en interne nous a permis une plus grande visibilité au sein de l'association. Diverses manifestations extérieures ont rendu visible l'activité apicole de l'ESAT La Colagne. Nous avons également accueilli, durant 5 semaines, un stagiaire du Lycée agricole Terre Nouvelle.

Pour l'année prochaine, nous devrions renforcer notre cheptel, avec un objectif de 200 ruches, si l'hivernage se passe bien. La croissance du cheptel nous amènera à modifier notre fonctionnement, par la mise en place de deux équipes, et l'acquisition d'un second véhicule. De plus, afin de pérenniser l'activité d'apiculture sur l'année, l'atelier de transformation de la cire devrait se mettre en place.

L'équipe reste motivée, malheureusement Francis V. nous a quitté pour une retraite bien méritée, et Alex a du cesser l'activité suite à une réaction allergique importante. Par contre Sylvain à rejoint notre équipe en cours de saison, et souhaite continuer l'activité l'année prochaine.

Et pour finir en beauté cette saison, l’atelier a été récompensé le 5 décembre 2017 à Florac, lors du concours des miels de Lozère, par une médaille d'or pour son miel de pissenlit, et d'une médaille d'argent pour son miel de Causse. Voilà une belle reconnaissance de la profession.

La Lozère étant maintenant trop petite pour les ambitions de l'équipe, 5 de nos miels vont être présentés au concours des miels de France à Paris le 25 janvier, l'aventure continue...

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Les lauréats du concours des miels de Lozère, Florac le 5 décembre 2017.

 

 

Damien Berthoulat, 5/12/17