ESAT La Colagne
Une nouvelle activité à l'atelier Apicole

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Après une saison 2018 bien remplie, et correcte en terme de production de miel, l'équipe de l'atelier d'apiculture de l'ESAT La Colagne, n'a pas eu beaucoup de temps pour souffler. En effet nous avons mis en place un nouvel atelier en lien avec l'abeille et l'apiculture, autour de la transformation de la cire.

Lors de l'extraction du miel, l'apiculteur doit ouvrir les alvéoles des cadres de récolte, grâce à un couteau spécial, afin d'en faire couler le miel. Cette opération consiste à enlever l'opercule de cire qui protège le miel de l'extérieur, comme si l'on ouvrait une boite de conserve. Cet opercule est constitué d'une cire, produite par les abeilles au cours de l'année, qui est ensuite séparée du miel par décantation et centrifugation. La cire une fois essorée est stockée en récipient étanche et mise en réserve en vue de sa transformation.

 

Désoperculation des cadres de miel au couteau, les opercules de cire en blanc seront ensuite laissés à égoutter dans le bac en dessous.

 

 

cire7Essorage dela cire en centriuge.

A partir de la fin de l'automne, quand tout est en ordre dans les ruchers, cette cire est fondue grâce à une chaudière, et coulée en blocs, qui sont mis à refroidir de manière lente, afin d'obtenir une décantation des impuretés. La cire ayant une densité faible (elle flotte sur l'eau), les divers résidus s'accumulent au fond du moule.

Ensuite les blocs nettoyés de leurs impuretés sont mis à fondre dans un fondoir à bain d'huile (la cire fond dès 63°C), et la température optimum pour travailler cette cire est d'environ 82°C. Une fois cette température atteinte, l'opérateur(trice) puise une louche de cire chaude, soit environ 100 gr, et réparti(e) celle-ci dans un gaufrier, afin de réaliser une feuille de cire gaufrée.

Le gaufrier se compose de deux matrices en silicone qui impriment le fond des alvéoles après pressage du couvercle sur le plan fixe. De l'eau froide circule dans le moule afin de faciliter la cristallisation de la cire. Cette technique est identique à la réalisation des gaufres que nous mangeons, sauf qu'il ne s'agit pas d'une cuisson, mais d'un refroidissement.

cire6 Répartition dela cire chaude dans le gaufrier.

cire5 Gaufrier fermé. L'excédent de cire est gratté à la spatule et refroidi dan sun bac à eau.

 

Après 30 seconde de refroidissement, le moule est ouvert, et la feuille refroidie est décollée, puis retaillée aux dimensions voulues.

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cire2 Découpe des feuilles, grâce à une forme et une roulette à pizza.

cire1 Les feuilles de cire sont ensuite conditionnées en paquet de 5 kg.

 

Les feuilles de cire gaufrée ont révolutionné l'apiculture dès le XIXème siècle, permettant ainsi à l'apiculteur de visiter la ruche et d'accéder au coeur de celle-ci. En effet, une fois la gaufre fixée sur un cadre en bois, l'apiculteur peut à loisir sortir les cadres de la ruche, sur lesquels les abeilles s'installent, afin d'en contrôler la ponte et les réserves de nourriture.

L'abeille se débrouille très bien sans l'homme pour construire ses propres rayons de cire, mais afin de faciliter son travail, l'apiculteur donne à l'abeille un plan de construction (la feuille de cire gaufrée) que les abeilles étirent et bâtissent, jusqu'à l'obtention des alvéoles. Cela représente une économie d'énergie considérable à l'abeille.

La cire représente une matière précieuse pour l'apiculteur, et un coût certain, sachant qu'il est indispensable de renouveler 2 ou 3 cadres tous les ans par ruche. De plus les cires du commerce présentent souvent des contaminations chimiques de toutes sortes qui peuvent nuire à la colonie d'abeille (la cire est un corps gras qui fixe les molécules chimiques).

C'est pourquoi ce nouvel atelier prend tout son sens, afin de proposer une prestation personnalisée à l'ensemble des apiculteurs locaux, professionnels ou amateurs. Ceux-ci récupèrent leurs feuilles de cire gaufrée réalisées avec leur propre lot de cire d'opercule. Chaque lot est personnalisé, et aucun mélange n'est effectué. Nous pouvons ainsi offrir cette prestation dès 5 kg de cire, ce qui est impossible auprès des grands ciriers.

Cette activité saisonnière, de fin octobre à mi avril, prend le relai de l'activité aux ruchers, permettant ainsi aux travailleurs et travailleuses de l'atelier d'apiculture d'être mobilisé(e)s toute l'année. Cette année test nous a permis de nous faire la main, et de bien régler le procédé. Nous avons transformé environ 800 kg de cire, et nous espérons pouvoir réaliser le double l'année prochaine.

Le printemps arrive et les derniers lots de cire sont en train d'être réalisés.

Ll'équipe est prête à reprendre le chemin des ruchers.

Berthoulat Damien, 8 avril 2019