Foyer d'hébergement de Bouldoire
Alsadanse au festival d'Avignon, édition 2016

C’était sacrément bien, le spectacle Hu-mains que la compagnie Alsa danse a présenté au festival  d’Avignon.

Et oui, ils sont revenus danser pour la deuxième fois dans ce  lieu mythique pour les artistes en tout genre qu’est Avignon et qui continue à exercer son pouvoir de fascination depuis un demi siècle.

L’art de la danse a pris toute sa signification dans la chapelle désaffectée Notre dame de la conversion, du 17 au 23 juillet 2016. Et on peut dire à présent qu’avec les neuf danseurs et danseuses de la troupe, la beauté n’est plus un luxe, elle se touche du bout des doigts.

Si d’habitude on danse avec ses pieds, les danseurs du Foyer de Bouldoire racontent une histoire avec leurs mains.  Ces mains pilotent leurs pas de danse, elle sont mises en relief, remplacent presque le visage, selon ce que chaque danseur leur fait dire.

Il y a beaucoup de douceur par exemple quand Céline vient séparer Jean-Marc et Ludovic qui simulent un combat. 

Né du partage, le  spectacle est une réussite pour tous : il est un gros plan sur les lignes de la main qui conduisent à se retrouver et à communiquer avec l’autre.

Chaque matin, à 11 heures nous avons vu un public conquis par la mise en scène, la musique, l’éclairage et surtout le travail fabuleux du chorégraphe Alain Imbert.

Celui ci, depuis plus de 10 ans désormais, a amené ces danseurs au meilleur d’eux-même. C’est un parcours sans faute, d’une grande sobriété,  à la beauté certaine, dans des costumes blancs  qui s’offrent à nous. Il y a du rythme, de la vitesse, de la lenteur et  du solo dans les interventions. Chaque danseur retient son souffle tant  l’effort est intense, au profit d’une délicatesse quand Laurent et Milène s’enroulent au sol.

On y perçoit des couleurs induites par des sons, dans les mouvements saccadés de Sébastien et de Jean Michel . Les spectateurs  qui ont franchit la porte de l'église repartent avec des larmes de bonheur. Ils ont assisté à une véritable danse presque transcendante.

Les deux musiciens qui nous accompagnent suivent le rythme de la danse et pas forcément l’inverse. De  main en main une relation s’éveille, c’est le passage de l’affection à l’action.

Actif, le danseur doit être son propre auteur, là ou d’habitude la chorégraphie est calée au millimètre, tout se joue ici en improvisation. Christian se jette à terre, se relève, agile et rapide il s’arrête sur un pied en faisant semblant de chuter. 

Il y a une esthétique certaine : d’ailleurs les connaisseurs ne s’y trompent pas, comme ce danseur professionnel de Jazz particulièrement avisé,  qui, à la fin du spectacle a fondu en larmes tellement il était ému de voir autant de grâce, lui qui a consacré sa vie à sa passion.

Bref je ne vais pas tout vous raconter, car se serait beaucoup  trop long et trop difficile pour traduire cette posture humaniste qu’a été cette semaine enrichissante au festival off d'Avignon.  

Vous pourrez les revoir en Lozère le 27 août à Langlade,  si ça vous chante ou plutôt « danse » . 

Nous adressons nos remerciements au  Foyer de Bouldoire, à l’Association Le Clos du Nid  etc. pour leur soutien et leur confiance qui ont permis à ce projet ambitieux d’aboutir.

alsaAvignon2016